Hommage à Michel Serrault
Acteur Comédien
né à Brunoy 24 janvier 1928
décédé Honfleur 29 juillet 2007
L’acteur Michel Serrault est décédé le 29 juillet 2007 à l’âge de 79 ans des suites d’une longue maladie, à sa résidence d’Honfleur, en Normandie.
En plus d’un demi-siècle d’une impressionnante carrière, il a joué dans quelque 135 longs métrages (sans parler des téléfilms), sous la direction de Clouzot, Chabrol, Mocky, Lautner, Audiard, Blier, Zidi ou Kassovitz. Cinq fois nominé, il a obtenu trois Césars: en 1979 pour son plus grand succès, «La cage aux folles» (d’Edouard Molinaro), 1982 pour «Garde à vue» (de Claude Miller) et 1996 pour «Nelly et Monsieur Arnaud» (de Claude Sautet). Cet homme au physique de monsieur-tout-le-monde et au caractère fougueux, cabotin, provocateur, franc et chaleureux répétait que le principal souci dans son métier était de ne pas ennuyer le spectateur.
Peut-être grâce à cette ambition, il a accumulé une impressionnante galerie de portraits, se glissant avec la même aisance dans la peau de personnages ambigus et dramatiques, du Dr Petiot à Zaza, l’homosexuel excentrique de «La cage aux folles», d’Harpagon à Nestor Burma. Le public n’a longtemps attendu de lui qu’une seule chose: qu’il fasse rire. Mais, comme tous les clowns qu’il prenait d’ailleurs pour modèles, Michel Serrault était dans le fond assez triste. Il se définissait comme «l’âme de Chaplin sur un corps d’apothicaire».
Né le 24 janvier 1928 à Brunoy (aujourd’hui Essonne, ex Seine-et-Oise) dans une famille modeste et chrétienne, il entre à 14 ans au petit séminaire. Il choisit finalement le monde du spectacle.
Au théâtre, on le remarque notamment dans «L’Avare» (1986, dirigé par Roger Planchon) et dans «Knock» (1992, mise en scène de Pierre Mondy). «Si on n’a pas d’intention intérieure, les mots ne veulent rien dire. Je voudrais être un passeur, un messager. Je suis contre les acteurs qui se disent + humbles serviteurs de l’auteur +», disait-il de son métier.
Avec sa femme Juanita, épousée en 1958, ils ont eu deux filles, l’aînée se tuant en 1977 dans un accident de voiture. N’ayant jamais cessé d’être croyant, il restait fort pudique sur sa vie privée. Il passait beaucoup de temps dans sa propriété du Perche et sa maison de Neuilly-sur-Seine où on pouvait encore récemment le voir, en soirée, promener paisiblement son chien.